mercredi 8 avril 2020

Politique : Georges Dougueli en service au journal Jeune Afrique critique la mesure d'Atanga Nji




Par le biais d'un communiqué , le ministre de l'administration territoriale a mis un terme aux opérations de collecte de fonds initiées par certains leaders politiques .Face à cette note , Georges Dougueli journaliste au magazine Jeune Afrique a pris sa plume pour exprimer sa pensée dont la quintessence est la critique du communiqué du ministre .


Voici l'intégralité du post de Georges Dougueli

NOS DECRETS VALENT MIEUX QUE VOS VIES

Hier, un ministre a dégainé un communiqué pour stopper un appel de fonds destinés à lutter contre l’épidémie en cours. Pour la seule raison que l’initiative vient d’un opposant démonisé par le pouvoir. C’est « illégal », disent ces « Excellences » tropicales, alors que leur pays ne compte que quelques dizaines de respirateurs… On en est là. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour LUI.
LUI, est le président le plus intelligent, le plus clairvoyant, le plus avisé au monde, voire du système solaire. Un virus menace d’extinction l’espèce humaine ? Pas de panique, vous ne le verrez pas, ne l’entendrez pas. D’ailleurs pourquoi voulez-vous le voir ? Il vous suffit d’appliquer ses « Hautes instructions », transmises par ses collaborateurs avec ferveur au peuple, telles les Tables de la loi inspirées à Moïse par Dieu. Sauf que ce Moïse-là, souverain et condescendant, n’a même pas daigné descendre de sa montagne ! Un tel peuple de pauvres gueux ne mérite pas ce chef. Le Pape, la Reine Elisabeth II et tous les autres font tant et tant de discours ? Et alors ? Petits joueurs ! Est-ce SA faute s’ils ne savent pas ce que c’est qu’un chef ? Un vrai ?
Pendant ce temps, l’épidémie gagne du terrain. Rien de nouveau sous le soleil… D’ailleurs, pour être cohérent, faisons comme les Aztèques : érigeons les sacrifices humains en institution religieuse et politique. Pourquoi pas ? ça donnerait du sens à cette habitude du malheur. On saura enfin pourquoi on enchaîne les catastrophes humaines ou naturelles, avec des morts par centaines : le coup d’Etat du 6 avril, le gaz du lac Nyos, l’incendie de Nsam, les crashs de la Camair, les accidents de la route Yaoundé-Douala, le déraillement d’Eseka… Bof, toute cette boucherie a tué des milliers de Camerounais mais le Cameroun est toujours là ! Son président aussi ! Le reste ne compte pas.

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